« ECHo0 », une fresque de Simon Lazarus, réalisée pendant une résidence confinée aux Usines.
« La clairière et son énergie ont transformé la fin du monde en parenthèse paisible et heureuse »
Les Usines, La filature, lieu en transformation fonctionnelle, sociale et esthétique permanente, a vécu, comme vous, la période de confinement. D’abord comme un cataclysme individuel et collectif, imposé par un virus invisible. Le choc premier passé, une opportunité d’explorer à nouveau les espaces de libertés qui étaient encore accessibles à ses acteurs, résidents et habitants confinés est née : ECHo0#ClairièresMagnétiques#Les Usines” en est une des premières révélations.
Pour ECHO0, Simon Lazarus a pioché dans une iconographie liée à son travail de mapping, lui même inspiré de son travail du tag.
Il reprend également des fantômes d’inscriptions préexistantes sur le mur, et des visuels qu’il a récolté dans les archives de l’Usine.
Le défi était de peindre à la main une image pensée sur ordinateur : il a imaginé avec l’équipe du fablab un système de guides et de masques modulaires, découpés au laser, qui permet de tracer au pinceau la géométrie, produisant un tracé plus brut que le masquage au vinyle, et nous rapprochant ainsi d’une esthétique de sign-painting industrielle.
En s’inspirant de son année passée aux Usines, lors de sa première résidence en 2019, et de sa période de confinement à Ligugé, Simon Lazarus a posé, en ce joli moi de mai, par étapes successives, autant d’inspirations éclairées, d’architectures complexes, de signaux colorés, que son expérience ici pouvait révéler, savamment et sauvagement posé sur le mur extérieur du fablab des Usines.
Inaugurant sans le savoir, et de façon prématurée la première œuvre d’un parcours en devenir sur le site, Simon Lazarus nous invite, dans sa déclinaison d’une première Clairière magnétique#LesUsines, à honorer le vivant et le présent, dans leurs formes les plus instinctives : maintenant et ici, quoiqu’il arrive.
Simon Lazarus est diplomé d’un double cursus Art & Design graphique à la H.E.A.R.
S’adonnant au graffiti depuis le début des années zéros il expérimente aujourd’hui de nouveaux territoires plastiques via l’utilisation des technologies et du numérique. Adepte du hacking au sens large – on comprend ici détournement d’usage/explorimentation/parasitage – il s’approprie les outils de la culture maker pour produire dessins, volumes, fresques animées et installations audio-visuelles. Sa grammaire visuelle, qui gravite entre symbolisme et abstraction, s’incarne via des processus qui mettent en tension imagerie virtuelle et materialité physique. Il s’implique également dans des pratiques collectives d’aventures (ROAD DOGS) de storytelling (MANITOU), ou encore d’éclaireurs hors-pistes (KUK).
Une production AY128 – Les Usines – 2020